Bonjour !

Aujourd’hui je consacre un article sur la mode vintage à travers lequel je partage avec vous sept astuces pour dater le vestiaire vintage, lorsque vous souhaitez chiner ou/et dater une période donnée par exemple ! Je concentre l’article de ce jour sur les vêtements ! Le sujet est tellement dense que je pourrais très bien faire un article par astuce ! Mais bon l’idée c’est quand même que certaines personnes aient le courage et l’envie de le lire donc on va (essayer de) synthétiser ! Par la suite j’aimerais faire ce même principe d’article pour les chapeaux et pourquoi pas pour d’autres éléments du vestiaire et leur entretien {en fonction de l’intérêt recueilli pour le présent article}. Mais ce qui est déjà sûr c’est que vous pourrez prochainement lire un article entièrement dédié aux boutons ! (A suivre…)

Cet article va vous sembler peut être un peu “technique et théorique” et c’est normal ! Quand on se passionne pour la mode ancienne on doit explorer le vêtement d’un point de vue théorique et pratique. C’est d’ailleurs souvent pour cela que lorsque l’on tombe dans cette passion pour la mode et le costume d’époque on a envie d’apprendre à réaliser des vêtements donc d’apprendre à coudre, tricoter, broder… bref notre intérêt pour les différents travaux d’aiguilles ne fait que grandir. Grâce à cet éveil nous devons nous questionner sur les fils, les tissus, les boutons… bref tout l’univers de la mercerie en réalité ! Et c’est véritablement ces révélations techniques de constructions et de création qui vous apporte des connaissances et indices permettant la datation (plus ou moins précise) de certains éléments du vestiaire qui vous tomberont sous la main !

A travers ces astuces je partage avec vous des morceaux d’histoire de la mode et du costume mais aussi quelques informations sur les éléments de fabrication qui constituent un vêtement… en essayant de ne pas trop m’étendre !

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Crystal Ball avec Lee Miller de George Hoyningen-Huene – 1932 – Paris

De manière générale… comment appréhender et analyser un vêtement ?

Il est important avant de lire les différents points ce-dessous, de prendre en compte une “lecture du vêtement” dans sa globalité ! Les mots que j’ai tenté de mettre sur le(s) regard(s), le touché, l’aspect analytique de la chose vont surement sembler lourds et trop pour certains quand cela vous est “naturel” mais je tiens quand même à dire qu’il ne faut pas prendre les différents points/astuces un à un indépendamment, mais bien les comprendre de manière à envisager une lecture globale du vêtement… {Exemple : ce n’est pas parce que c’est un vêtement en coton aves des boutons en bois que c’est un vêtement 1900} Il faut mener l’enquête en impliquant ses sens et sa sensibilité !

Désolée si cela peut sembler capillotracté mais je préfère tout de suite éviter une “mauvaise lecture” et interprétation de cet article.

Mes mots ne sont pas des paroles d’évangiles… je partage une expérience (la mienne) et je suis ouverte à des idées, des rectifications, des précisions… bref j’aime partager et par conséquent apprendre !

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Planche sur l’évolution de la mode et de la silhouette entre 1907 et 1973

1 – Les matières 

Il y a trois grandes familles de matières textiles :

NATURELLES

Végétales : Coton, lin, chanvre, bambou...

Animales : Soie, laine...
ARTIFICIELLES

Rayonne, viscose, fibranne...
SYNTHETIQUES

Polyester, polyamide, nylon, acétate, élastane, lurex...

 

Pour attester la matière d’un tissu le meilleur moyen reste de brûler un échantillon, un fil… d’observer et de sentir !

 

1900-1910 :
Rien que du naturel

 

Les années 20 : Du naturel coton, lin, développement de la soie pour tous ce qui sous vêtements, satin mate et brillant, mousseline et beaucoup de crêpe

Les années 30 :
Du naturel et les prémices de l'artificiel...

Apparition des tenues de soirée en coton ! La soie est vraiment une des matières stars des années 30, déclinée en crêpe, en tulle, en satin… bref on aime la soie que l’on teint et que l’on imprime. A la fin des années 30 ce sont les débuts de la viscose et des matières artificielles reprenant cet aspect très fluide de la soie…

Les années 40 :
Des matières naturelles et artificielles !

Même si les matières artificielles comme la rayonne ont été brevetés à la fin du XIXème siècle c’est au cours de cette période de restriction que les fameux Ersatz (produit de remplacement en allemand) font leurs apparitions et deviennent populaires ! Ainsi les vêtements en rayonne et viscose débute à partir de cette époque. C’est sans laisser de côté le coton, lin… la laine que l’on tricote et détricote… et la soie que l’on avait d’avant ou que l’on achète au marché noir…

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Coupon de rayonne neuf d’époque du magasin La Samaritaine Paris
Les années 50 :
Des matières naturelles, artificielles et 
synthétiques !

Les années 50 sont le début d’une nouvelle ère, le prêt-à-porter qui va inviter de nouveaux matériaux comme le plastique et ses dérivés du pétrole… donc en plus des cotons, lin, laine, soie… rayonne, fibranne, viscose… on a du nylon puis petit à petit du polyester, polyamide qui s’immisce un peu partout dans nos dressings !

Les années 60 et 70 :
Les débuts de la fast fashion

Comme pour les années 50 on trouve de toutes les matières mais essentiellement des matières synthétiques qui donnent chaud et qui piquent ! La profusion et les coups invitent à une consommation plus importante de la mode avec des matières très chimiques , on voit même des vêtements jetables! Malgré ce côté nouveau des matières synthétiques les matières naturelles perdurent et la recherche très peace and love de certains favorisent une volonté de retour à la nature etc… {peaux de bête, tuniques en chanvre (cigarette aussi), boutons en coquilles de noix…}.

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2 – Les boutons & systèmes d’attaches

Je ferais un article spécial sur les boutons et leurs différents matériaux par la suite car les boutons sont un monde à part entière !  Pour l’heure voici quelques astuces…

Pour facilité l’information voici les matériaux des boutons utilisés par période :

° Les années 1900-1910 : nacre, os, corozo, bois, cuir, verre, pâte de verre, porcelaine, métaux divers (fer, cuivre, aluminium, or, argent, bronze…)

° Les années 1920-1930 : nacre, os, corozo, bois, cuir, verre, pâte de verre, céramique, terre cuite, porcelaine, métaux divers… Bakélite, Galalithe, Rhodoïd, celluloïd, lucite, résine…

° Les années 1940 : nacre, os, corozo, bois, cuir, verre, pâte de verre, céramique, terre cuite, porcelaine, métaux divers… Bakélite, Galalithe, Rhodoïd, celluloïd, lucite, résine…

° Les années 1950 : nacre, os, corozo, bois, cuir, verre, pâte de verre, céramique, porcelaine, métaux divers… Bakélite, Galalithe, Rhodoïd, celluloïd, lucite, résine… Nylon…

° Les années 1960-1970 : nacre, os, corozo, bois, cuir, verre, pâte de verre, céramique, porcelaine, métaux divers… Bakélite, Galalithe, Rhodoïd, celluloïd, lucite, résine… Plastique : Polyester, Nylon…

Les boutonnières et les brides

des boutonnières réalisées à la mains peuvent être un indice pouvant vous emmener à un vêtement de la première moitié du XXème siècle réalisé main tout simplement. Rappelons que le prêt-à-porter et toute l’industrialisation du monde textile s’envole à partir de la fin des années 50 mais les ouvrages réalisés main restent encore courant malgré tout !

Les oeillets et lacets

Pas de secrets si vous voyez un vêtement se fermant par un laçage à oeillets et que celui-ci n’est pas décoratif mais purement pratique soit on est dans un vêtement de dessous (lingerie) soit un vêtement médical, soit on est au tout début du siècle 1900-1920. Sinon il peut s’agir évidemment d’un laçage avec un partie prit esthétique comme certaine robe d’inspiration folklorique des années 30-40 et même 1960-1970… après c’est du bon sens.

Les agrafes 

Souvent utilisées pour fermer la ceinture de jupe à la taille, les agrafes font parties du rituel d’habillage d’une garde robe vintage…  ce sont elle qui viennent prendre les hanches, serrer la taille… au début du XXème siècle 1900-1910 on trouve encore des agrafes sur les corsages en raison de l’ajustement très précis dicté par le corset. Par la suite les agrafes se trouvent essentiellement sur les jupes et les pantalons. Petit à petit avec le prêt-à-porter dans les années 50-60 on trouve de plus en plus d’agrafes plates que la ménagère n’utilise pas spécialement jusque là préférant les agrafes classiques la plupart du temps. Et surtout le prêt-à-porter et l’industrialisation apporte des procédés tel que les presses et matrices pour poser des agrafes dans le tissu.

Les boutons pressions 

Inventés à la fin du XIXème siècle, le bouton pression évite de faire des boutonnières et des brides à tout va ! On en voit pour fermer les corsages, fermer les jupes dès le début XXème. Les pressions sont beaucoup utilisées dans les années 40 pour faire des “faux boutons” ce qui évite de faire des boutonnières (on gagne du temps et du fil).  Généralement plus le vêtement est ancien et plus les pressions sont petites {c’est une observation que vous pourrez facilement faire si vous prenez le temps de jeter un oeil aux puces par exemple}, il y a des pressions minuscules !

Les fermetures "Eclair" 

Si vous ne le saviez pas déjà “Eclair” est une marque ! Inventé il y a plus de 125 ans, c’est dans les années 10 que le système de fermeture à dents en métal que l’on connait

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Publicité pour ECLAIR dans les années 30

aujourd’hui est breveté… mais il faudra attendre les années 30-40 pour voir ses nouveaux systèmes de fermetures arriver sur les vêtements. La marque “Eclair” inscrite sur la languette des curseurs de fermetures est donc un indice très précieux pour dater l’élément ! Par la suite le système de fermeture est copié et on trouve d’autres marques… alors évidement si vous voyez des fermetures en plastiques ont est minimum dans les années 70-80 … et puis fermeture invisible on est forcément entre les années 70 à nos jours (pour la France)

 

 

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3 – Les finitions

Qu’est ce que j’entends par finitions ?

Par finitions j’entends les coutures de manière générale mais surtout les ourlets, les différents types de points, les éléments de mercerie utilisés sur l’envers de l’ouvrage {extra-fort, biais, gros-grain, renforts… }

Comme je disais précédemment au sujet du prêt-à-porter, à partir de la moitié des années 50 c’est le début de la commercialisation du prêt-à-porter, ce qui implique de voir de moins en moins de finitions mains… {il y en a encore attention, tout le monde ne peut pas s’offrir des vêtements de prêt-à-porter !}

Les coutures 

Afin de disqualifier d’entrée de jeu la possibilité d’un vêtement fin XXème à actuel vous pouvez regarder les coutures, si celles-ci sont surjetées de manière industrielle il peut s’agir d’un vêtement des années 60 à nos jours. Les surjets {coutures qui évitent au tissu de s’effiler sur l’envers} sont réalisés entièrement à la main dans les années 1900 (et antérieures évidemment) et 1960-70, il faut prendre en considération la confection maison des vêtements encore d’actualité dans certains foyer des années 70 ! Mais de manière générale un ouvrage réalisé main à la vue des points est un ouvrage potentiellement ancien !

Le col 

Parfois afin de parfaire la fermeture de la bande de boutonnage jusqu’au col on vient IMG_2928ajouter un minuscule bouton de nacre sous le col, on réalise une bride au coin extérieur du haut de la bande de boutonnage permettant de maintenir la patte parfaitement plaquée, pour un fini juste parfait. Ce genre de détail se retrouve plutôt sur la première partie du XXème siècle aussi et se dissipe dans le temps. (Photo ci-contre, détail d’un col de chemisier des années 30)

 

Les ourlets 

A la main ou renforcé par un extra-fort entièrement ou partiellement posé main par un point couché ou un point de chausson est un indice qu’il s’agit d’une réalisation artisanale réalisée début XXème aux années 70. C’est une technique qui s’épuise doucement avec le temps…

Le bouton de secours

Souvent sur les corsages et chemisier on plaçait le bouton de secours en bas de la patte de boutonnage qui était caché sous la jupe.

La ceinture 

Souvent dans les jupes des années 1900 à 1950 on place un gros grain à la taille c’est vraiment une technique couture pour réaliser la ceinture de la jupe. On peut aussi voir un sergé de coton servant de ceinture dans les corsages ou les vestes qui à l’aide d’une agrafes permets de tenir et structurer la taille.

 

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4 – La coupe

De manière assez évidente les coupes donnent énormément d’informations sur la période du costume. Pas besoin de vous faire un dessin pour vous dire que les silhouettes du XXème siècle parlent d’elles même. Afin de simplifier mon “exposé” je vais balayer la coupe de a tête aux pieds.

Le col !

A la fin du XIXème début XXème aussi bien chez l’homme que la femme, les chemises et chemisiers pouvait être dénués de col, les hommes aillants des cols amovibles et des plastrons et idem pour les femmes. Evidemment il existait des chemises et chemisiers avec des cols montés. Au début du siècle les cols étaient très ajustés et montants selon la hiérarchie sociale évidemment.

La forme des pattes de col apporte énormément d’indices au sujet de l’époque. Exemple avec le caractéristique col hirondelle des années 30 ou encore le kitchissim col pelle à tarte des années 70 !

Encore une fois attention je tiens à souligner que pour donner un “pronostique” d’époque sur un vêtement il faut regarder ce-dernier dans son ensemble !

 L'ASTUCE : la ligne de taille !

En effet au court du XXème siècle (et même encore maintenant) la ligne de taille (surtout du vestiaire féminin) a bougé ! Entre 1900 et 1914, la taille est très haute (robe princesse). On observe inévitablement une perte de la taille dans les années 20, une ligne qui va osciller entre les petites hanches et le bassin. Au tout début des années 20, la taille est encore légèrement marquée. Mais n’en faisons pas une science exacte car dans les années 30, 40, 50 il y a des coupes qui ne marquent pas la taille… pourquoi ? Et bien tout simplement parce que de tous temps il y a eu des morphologies différentes et par conséquent des coupes cintrées comme des coupes droites ! Donc vous allez me dire “Ouai donc ton astuce ‘ligne de taille’ c’est une grosse arnaque”, ce a quoi je répondrais, que la datation d’un vêtement est un ensemble de données et indices à prendre en compte, et la ligne de taille peut en faire partie et déterminer une époque !

Autre astuce : la longueur de jupe !

Alors quand je dis longueur de jupe c’est aussi valable pour les robes hein ! La encore au cours du XXème siècle la ligne d’ourlet est montée puis re-descendue…

Fin XIX-début XXème nous sommes sous la cheville {selon la toilette et la classe sociale}…

1910-début 1920 on montre ses chevilles et la naissance du mollet

Entre 1918 et 1924 les jupes sont assez larges.

C’est en 1927 que les jupes sont les plus courtes, au niveau du genoux, c’est d’ailleurs une aubaine pour l’industrie du bas !

En 1933 on ralonge les jupes !

Entre la fin des années 30 et les années 40 la ligne d’ourlet va remonter jusqu’à dévoiler la naissance des genoux pendant la guerre et sa restriction textile. Malgré la fameuse jupe corole de Dior et ses envies de New Look dès 1947, vous ne verrez des ampleurs et des longueurs de jupes équivalentes surtout et presque exclusivement en Haute-Couture… la France reste en restriction textile jusqu’en 1952 et même après pour les plus défavorisés.

Dans les années 50-début 1960 la longueur des jupes restent entre le genoux et la mi-mollet avec quelques modèles qui descendent aux chevilles {surtout les tenues de cocktails et de soirées}

A partir de 1962 avec la commercialisation chez nos voisins anglo-saxons de la mini-jupe par la célèbre Mary Quant c’est la porte ouverte à une mode où l’on montre ses jambes !

Malgré cela la jupe longue continue de séduire parallèlement à la mini-jupe le mouvement hippie et bohème et cette frénésie pour le retour à la nature insuffle un revival de la coupe empire.

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5 – Les motifs & les couleurs

 

Reconnaître une époque par un motif est un exercice qui demande la pratique d’une vie, chacun au fur et à mesure de ses chasses aux trésors se constituent une bibliothèque d’images de motifs, de couleurs… c’est à partir de notre propre expérience esthétique que l’on peut avoir des idées sur l’époque. Autre mine d’information et référence… la presse d’époque et toute l’imagerie en réalité… les catalogues de vente par correspondance de La Samaritaine (entres autres) possèdent des planches d’échantillons de tissus ! {Et oui il y avait des ouvrières payées pour coller les échantillons de tissus sur ces planches jointes aux catalogues… impensable aujourd’hui d’imaginer un emploi comme celui-ci – substitution de l’homme par la machine et internet… bref}.

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Echantillons de tissus sur planches issues du catalogue de La Samaritaine de l’été 1929

Mais bon je vais quand même pas me contenter de vous dire juste ça, je vais partager deux trois astuces avec vous ! C’est le but !

Je ne vais pas vous parler de l’histoire de la teinture et de l’impression même si c’est vraiment passionnant ! Mais simplement brièvement vous dire que plus on remonte dans le passé plus les procédés de teintures et l’obtention des couleurs étaient complexes. Il a fallut attendre l’arrivée des teintures chimiques pour obtenir certaines teintes qui puissent durer dans le temps sans se faner… Je pense toujours au vert quand je parle de ça qui à l’état naturel s’obtient avec la chlorophylle qui coûte une fortune ! {Donc quand on vous propose des tissus verts teints naturellement à la chlorophylle ne soyez pas surpris du prix ! Bref…}

Les motifs et les couleurs sont très difficiles à trouver dans le vestiaire de 1900 aux années 50 car souvent il était plus facile d’entretenir du blanc et du noir que de la couleur qui finissait parfois par passer d’une couleur vive à un pastel et finissait en chiffon puis à la poubelle ou au feu !

En 1900 il ne faut pas croire qu’il n’y avait pas de couleurs ! Bien au contraire ! Simplement l’état des textiles étant très dégradé, peu de pièce d’exception subsiste encore dans les vide-greniers … mais on peut encore trouver du linge de dessous ainsi que du linge de maison ou encore des vêtements de dessus comme des manteaux souvent en fourrure, des costumes pour ces messieurs presque toujours noir et évidemment les costumes de cérémonies Baptême, Communions, Profession… Mariage, deuil… Sans grande difficulté vous trouverez des linges blanc en coton, lin et chanvre parfois monogrammés des initiales de famille.

Pour les costumes masculins, si vous vous hasardez à regarder dans les poches intérieurs des gilets et vestons ou derrière les martingales des vestons vous pourrez parfois trouver une année voire une date complète !

Dans les années 20 : L’Art Déco nous promet des motifs à la fois graphiques et florales. On trouve : des pois, des rayures, carreaux…

Couleurs : la mode des couleurs pastels est à l’honneur, Le noir et le blanc sont toujours de mise. Mais on observe aussi bien des couleurs sobres que des couleurs vives surtout dans les robes de soirée !

Dans les années 30 : des pois gros et petits , des rayures larges et fines, carreaux, du bayadère, des fleurs grosses et petites… quelques courtes périodes de tendance pour le vert et le violet… etcétéra

Pour les années 30, 40 et 50 on observe souvent des impressions aux motifs légèrement décalés dû aux procédés d’impression. On observe nettement ce phénomène sur les foulards notamment !

Dans les années 40, ce sont les accessoires qui apportent la plupart du temps les notes de couleurs (un des accessoires favoris de l’époque : le foulard). A partir de 1947, avec l’influence du New Look de Dior, un engouement pour les accessoires blanc assortis (gants, sac et chaussures blanc).

Années 60 : couleurs fash et acidulée dues aux fibres synthétiques et au procédés chimiques qui permettent de fixer ces couleurs !

Années 70 : On note la mode du Tie and Dy, les couleurs sont explosives, les motifs sont fous. Pied de poule, chevrons, écossais, psychédélique…

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6 – Griffes & Etiquettes 

La plupart du temps il n’y a pas d’étiquette… et oui avant on faisait ses vêtements soit même ou on passait commande auprès d’une couturière de quartier, ou par correspondance ! Certains commerces et commerçants cependant possédaient leur propre griffe qui pouvait résider dans la simple mention de leur nom et de l’adresse de leur commerce dans une écriture stylisée ou nom…

Ci-dessus étiquettes de bérets des années 30

Une adresse 

Si l’étiquette possède une adresse il est tout à fait possible de mener une petite enquête afin de savoir dans quelle tranche d’années se situe la réalisation du vêtement ou accessoire.

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Marie Antoinette – 19, avenue de la République PARIS XIème
Un numéro de téléphone

Parfois vous pouvez trouver des étiquettes portant un numéro de téléphone, indice précieux ! Et oui nos numéros de téléphones n’ont pas toujours été à dix chiffres !

° Entre 1912 et 1955 : on utilise les lettres et les chiffres du cadran les lettres pour le central exemple -WAG- pour WAGram et deux fois deux chiffres 22. 34.

° 1955 : 6 chiffres {3 lettres du central + 3 chiffres}

° Octobre 1963 : 7 chiffres

° A partir d’Octobre 1985 : 8 chiffres

° En Octobre 1996 : 10 chiffres

Les étiquettes de taille 

Les tailles dites “normalisées” ont évolués ! Pour information la dernière C.N.M. : Campagne Nationale de Mensuration a eu lieu entre 2003 et 2006. Et si ça vous intéresse de calculer votre taille commerciale actuelle voici le calcul à réaliser :

Taille commerciale = (1/2 tour de taille + 1/2 tour de poitrine) ÷ 2

Exemple : Pour une poitrine de 90 cm et un tour de taille de 65 = 38,75 que l’on arrondit en dessous à un entier pair soit 38 ! Mais bon ça c’était juste pour s’amuser un peu ça ne va pas vous aider à chiner la mode vintage mais plutôt actuelle… donc revenons à nos moutons !

Dans les années 60-70 un 40-42 correspond à un 36-38 actuel (par exemple) en gros cela correspond à une augmentation de la stature standard de 7 cm au niveau des hanches et de 10 cm au niveau de la taille !

Donc si vous trouvez un vêtement indiqué comme un 42-44 sur l’étiquette alors que vous faite un 38 et que celui-ci vous sied pas de stress c’est juste que c’est un vêtement ancien taillé par rapport aux anciens standards de référence.

D’ailleurs la plupart du temps les étiquettes indiquant ces anciennes tailles étaient blanche avec le nombre brodé au fil rouge. Ces petites étiquettes nous aide à comprendre une date entre le début XXème et les années 70 !  Il s’agit souvent d’étiquettes de mercerie à dénicher dans les vieilles boites à couture en vide-greniers, il s’agit de rubans brodés de chiffres le plus souvent en rouge, et si vous avez de la chance parfois le ruban a encore son étuis en carton !

Les étiquettes avec composition et entretien textile

Si vous voyez une étiquette mentionnant la composition textile et l’entretien du vêtement par nettoyage à la machine à laver il s’agit d’un vêtement datant minimum des années 60. Début de la machine à laver dans nos foyers tout simplement !

Les anciennes étiquettes étaient réalisées avec un métier à tisser à navettes, des métiers à tisser très volumineux, qui nécessitaient des pliages et des découpes manuelles. Sur ces étiquettes ont peu voir un trait de couleur qui donnait l’endroit où fait la coupe.

Le Made in France

Malheureusement les vêtements comportant la mention “Fabriqué en France” ou “Made in France” est aussi un gage vintage pour le vêtement… je ne vous fait pas de dessin sur les délocalisations etc ce n’est pas le sujet… mais avant il y avait des usines et entreprises françaises avec des emplois pour les français ! Bon je ne vais pas faire ma mauvaise langue il y en a encore et soyons optimistes pour un retour aux productions locales éthiques et favorisant l’emploi… mais encore une fois je m’égare et tout ça pour dire que souvent les mentions “Made in France” et “Fabriqué en France” sont l’indice d’une époque (passée). Cela s’applique sur les objets aussi !

Le prix

Si vous trouvez un vêtement provenant d’un dead stock portant son prix, vous pouvez estimer l’époque en fonction des tarifs en ancien franc par exemple…

La marque

a5e4d44be75ac91b4df63e6ebbec0d65Si l’on prend pour exemple la célèbre marque BIBA (image ci-contre), il est évident que cela aide à ne pas se tromper pour dater avec assurance le vêtement en question (BIBA marque star des jeunes dans les Seventies depuis 1974). Bref tout ça pour dire que les marques permettent d’obtenir des informations plutôt précises ! La typographie ainsi que le style de l’étiquette peut documenter sur l’époque.

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7 – Se documenter !

Lire, visiter les collections et expositions dans les musées, aller aux puces même sans le sous, discuter et échanger !

Détails & autres indices…

Les vêtements reprisés !

N’hésitez pas à regarder dans les poches, parfois vous avez des papiers, tickets de transport, ticket de caisse, document ou petits objets désuets qui peuvent être des indices précieux ! {C’est souvent le cas dans les sacs à main…}

Ne pas hésiter à poser des questions ! Surtout lorsque vous êtes sur un vide-greniers et que vous avez à faire au(x) propriétaire(s) du bien, parfois à eux ou à leurs {grands} parents… évidemment demander l’âge de quelqu’un est très déplacé mais les personnes peuvent vous aiguiller et parfois vous fournir des détails incroyables !

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Fiouuu… tout ça ! Et bah si quelqu’un me dit “J’ai tout lu” j’applaudis bien fort avec un grand merci ! Cet article n’était pas une mince affaire parce qu’il est difficile de parler de quelque chose qui vous tient vraiment à coeur et qui est un peu “votre spécialité” si je peux dire… c’est un sujet très dense, mais le fait de m’être prêtée au jeu de “synthétiser” cet ensemble de petits trucs était un travail intéressant. On m’a souvent demandé :

– “Comment tu fais pour savoir si c’est un vêtement ancien, ou de telle époque ?” et de répondre sans cesse : “Bah je sais pas trop, je le vois, je le sens, je le sais, je ne sais pas comment le dire…” bah ça me fait du bien de me dire que j’ai fait un article qui a tenté de mettre des mots là-dessus ! J’ai du oublier plein de choses, je souhaitais faire en sorte d’illustrer au maximum l’article par des photos parlantes !

J’espère quand même que les plus téméraires auront apprit un truc ou deux !

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